L’Islam a accordé une grande importance aux biens et à l’économie parce que cela constitue une puissance pour la Communauté. Lorsque la Communauté est forte dans son économie et ses biens, elle devient forte en elle-même, elle se resserre davantage de l’intérieur et devient puissante devant ses ennemis. La puissance de l’Etat en Islam et la puissance intérieure des musulmans tirent leur origine de certains facteurs dont la puissance économique et financière, car la manifestation de la puissance dans la communauté islamique n’est possible qu’en accordant de l’importance à l’économie et aux biens. Cet aspect doit être pris très au sérieux.
La vision islamique des biens et de l’économie
La vision islamique des biens est basée sur un certain nombre de principes :
1 – Les biens appartiennent à Allah
Allah U dit : (Et donnez-leur des biens d’Allah qu’Il vous a accordés)[1]. Les hommes ne sont que des gérants de ces biens dont ils doivent disposer selon la volonté d’Allah I. Allah U dit : (Et dépensez de ce dont Il vous a donné la lieutenance)[2]. Il a ainsi assigné la dépense de ce dont Il nous a donnés la lieutenance, tous les différents types des biens font partie de ce dont Allah U nous a confié la lieutenance ; pour cela, les savants ont dit : Le gaspillage consiste à dépenser sur autre chose que ce qu’Allah U a ordonné. Ainsi, faire des dépenses dans l’illicite est un gaspillage et la dépense conforme à la Charia c’est dépenser ce dont Allah a accordé la lieutenance aux gens dans ce qu’Il aime et agrée.
2– Assurer aux membres de la Communauté le minimum vital
La Charia tient compte du minimum vital des membres de la société et des familles selon leur besoin. Cela peut se réaliser par le biais de l’Etat à partir de ses trésors comme le Prophète r prescrivit des biens du Trésor public aux nécessiteux. Abû Bakr t , Oumar t, etc. firent la même chose ; ou par les biais des différentes législations islamiques comme celles de la Zakat, de l’aumône, de l’obligation de la prise en charge des proches parents, etc.
3 – Le respect de la propriété privée
La propriété privée est respectée et la Charia promeut le développement des propriétés privées mineures avant même les grandes propriétés privées, elle accorde beaucoup d’importance aux détenteurs de petits capitaux avant les détenteurs de grands capitaux, contrairement aux visions capitalistes et aux autres visions qui, soit privent le riche, soit font de lui le dominant. La Charia elle se préoccupe de ce que le petit investisseur travaille et produise afin que les biens soient aussi entre ses mains, comme Allah U le dit : (Afin que cela ne circule pas parmi les seuls riches d’entre vous)[3].
4 – L’octroi de la liberté économique
Il n’y a pas d’économie ni de dynamisme sans une certaine liberté, ainsi la Charia a ouvert la porte de l’économie et n’a interdit qu’un nombre limité de transactions qui s’exerçaient avant l’Islam. Les gens de la Jahiliyyah faisaient beaucoup de transactions et la Charia en a interdit un certain nombre, laissant le reste dans sa permission originelle.
5 – L’encouragement au développement
Parmi les principes de base de la vision islamique de l’économie, il y a l’encouragement au développement économique, foncier, agricole, industriel et de la productivité. Chacun de ces aspects est appuyé par une référence de l’acte du Prophète r ou de ses califes.
6 – L’orientation de la dépense et l’interdiction du gaspillage et de l’abus
7 – L’interdiction de toute transaction qui conduit à l’injustice individuelle ou collective
Car il se peut que l’investisseur se basant sur sa liberté économique agisse de manière à léser l’individu ou le groupe ; l’individu peut ne pas se rendre compte de son injustice alors qu’il lèse effectivement le groupe. La Charia a interdit toutes les formes d’injustice en économie et a fait que ses différentes législations soient garantes de l’empêchement de toutes les formes d’injustice et que la justice soit requise, soit dans la vision de l’individu, soit dans la vision du groupe.
La Charia tient également compte de la croissance des capitaux et veille à ce que l’opportunité de cette croissance soit offerte aussi bien aux petits qu’aux grands capitaux.